Journal Intime d'un référenceur (vol.2)

Voici la suite de mon journal intime...
Au menu : souvenirs, hiérarchie horizontale et théorie saugrenue !
Si vous avez raté le début : c'est par ici
Bonne lecture !

peinture de Rembrandt

Jeudi 24 janvier : la toute première fois…

Vous souvenez-vous du jour où vous avez découvert le web ? De la première fois où vous vous êtes rendu sur un site ?

Je me souviens que j’étais en 1ère. C’était en 1996. J’avais quinze ans – soit seize ans de moins qu’aujourd’hui. Notre classe s’est rendue dans une sorte d’agence extérieure au lycée (une des premières agences web ?) à Montpellier.


Là on nous a mis par groupe de deux devant un ordinateur, et nous avons visité plusieurs sites. Je me souviens que nous avons réussi à nous rendre sur un site X, et que cela a suscité en nous des ricanements nerveux et un vif intérêt :)

C’est extraordinaire de penser que cette année-là, tout était presque vierge. Cela faisait seulement trois ans qu’existaient les premiers navigateurs web capables de supporter les textes et les images, ainsi qu’une agence chargée d’enregistrer les noms de domaine. Google ne verrait le jour que deux ans plus tard.

Très peu de sites web. Internet ressemblait au Far West, avec quelques villages de pionniers disséminés çà et là. Tout restait à construire ! J’aurais pu faire partie de ces pionniers, en m’intéressant au Html et en lançant mon propre site. N’est-ce pas fascinant ?

Au lieu de cela, j’ai passé cinq années dans les livres. J’ai choisi la voie littéraire. Je ne le regrette pas. Pourtant, le destin aurait pu être tout autre. J’ai fait une 1ère S, je commençais à m’initier à la programmation, et j’avais même créé un jeu sur ma calculette TI-82, de type « Street Fighter » !

L’idée aurait pu me prendre de me lancer dans le web. Cela n’a pas été le cas. A la place, je me suis plongé dans Platon…


Vendredi 25 janvier : Hiérarchie horizontale

Je travaille avec une dizaine de freelances, pour la plupart auto-entrepreneurs. Certains sont graphistes, d’autres développeurs, d’autres encore chefs de projet à leur compte, etc. C’est très agréable de travailler de la sorte. Aucun patron pour donner des ordres. Tu proposes une mission, l’autre l’accepte ou passe son tour. Pas de hiérarchie verticale. Mais une hiérarchie horizontale, celle de la complémentarité.



Ca, c'est fini !

Et pour info : les gens au-dessous
ne sourient pas, dans la vraie vie ;)

la hiérarchie dans la joie ? Mon oeil !

Lundi 28 janvier : Un site = un mot-clé ?

Au lieu de faire un site et de le positionner sur plusieurs mots-clés, ne vaut-il mieux pas appliquer la stratégie « un site = un mot-clé » ?

J’entends par là : un vrai mot-clé, bien concurrentiel. Naturellement le site se positionnera de lui-même sur plusieurs autres mots-clés, de la longue traîne, peu concurrentiels.


J’ai vu en effet la rapidité et la facilité avec laquelle je suis arrivé en 1ère position sur « webmaster lyon », avec mon site www.webmaster-lyon.fr. Et la difficulté avec laquelle je me suis positionné sur d’autres mots-clés essentiels comme « création de site lyon ». J’ai dû pour cela écrire près d’une cinquantaine de textes. Certes ce mot-clé est probablement plus concurrentiel que le premier, mais est-ce la seule raison ?

Est-ce qu’il n’aurait pas été plus rapide de lancer deux sites : webmaster-lyon.fr d’un côté, et creation-site-lyon.fr de l’autre ? Quelques pages, quelques liens, et le tour était joué ? Ne vaut-il pas mieux ça qu’un unique site essayant de jouer sur plusieurs tableaux ? Et enflant démesurément, en nombre d’articles, pour essayer d’atteindre ces différents buts ?


On aurait tort à mon avis de ne voir là qu’une question d’EMD (Exact Match Domain).


Allez, je sors de mon chapeau de magicien la jolie notion de « destin d’un site ».

Ma théorie saugrenue est que Google cherche à identifier le but ultime d’un site, ce pourquoi il a été construit à la base, dans son acte de naissance même. Bref, son destin. De ce fait, il donne une importance fondamentale aux premières pages d’un site. Celles qu’il indexe lors de sa première visite (ou du moins ses première visites).

Celles-ci constituent son identité profonde. Les mots-clés qu’elles contiennent sont les mots-clés primordiaux, sur lesquels le site aura un potentiel de positionnement très élevé.

Toutes les autres pages qui seront rajoutées par la suite ne seront que des pages secondaires, dérivées. Et les mots-clés correspondants des mots-clés considérés comme inessentiels pour le site. Le potentiel de positionnement sur ces mots-clés est faible. Le site n’est pas « destiné » à se positionner sur ceux-ci.


Y a-t-il différents âges d’un site pour Google ? Une enfance, une adolescence, un âge adulte ? Différents stades auxquels il accorde une importance inégale ? A l’analyse synchronique d’un site, faut-il ajouter une analyse diachronique ?


Si cette théorie saugrenue est vraie, alors :

-on comprend pourquoi certains types de sites comme les communiqués de presse ne sont pas vraiment appréciés par Google. Accueillant n’importe quel type de liens, ils n’ont pas vraiment de « destin ». Ils ne visent pas un mot-clé en particulier, à l’origine.

-il est dommage de changer les meta balises des pages fondamentales (page d’accueil, etc.), en cours de route. Un site qui garde dès sa naissance le mot-clé « consultant en référencement » au début de sa balise title a un avantage, par rapport à un site qui n’ajoute ce mot-clé dans son titre qu’au bout de plusieurs années.

-un site qui change de destin en cours de route (changement d’activité, etc) perd là un atout précieux. Cela se produit par exemple quand on rachète un nom de domaine déjà utilisé. Dans ce cas on profite certes de l’ancienneté de celui-ci. Mais si le nouveau site n’a plus le même contenu que l’ancien (ce qui est le cas la plupart du temps), alors on le gain est vite contrebalancé par cette perte. Il faut voir si le positionnement, qui au départ est intéressant, ne diminue pas peu à peu une fois que Google s’aperçoit de la brisure.

Un site au destin brisé… pour un référenceur au cœur brisé ;)


Mardi 29 janvier : Top 3 des prospects énervants :

Il y a deux ans, un agent immobilier de Marseille me contacte et me propose de référencer son site. Il me dit : "la crise m’interdit de vous payer". Mais précise qu’il a un vaste catalogue de relations, ce qui me permettra de créer un important réseau de clients.

Je lui réponds : est-ce que cela vous arrive de rentrer dans une boulangerie et de demander une baguette de pain en précisant que la crise vous interdit de payer ?

Pas de réponse. Une semaine après, je reçois sa newsletter. Envoyée à partir d’une version gratuite de Sarbacane. Après un mail poli pour lui demander de me retirer de la liste de ses contacts, je me fais spammer à une dizaine de reprises.

AAAHHHHHHH !!!!!!!

> Si vous voulez lire la suite : par ici la visite !

Cet article vous a plu ? Découvrez-en d'autres !

Commentaires

 
#1 Sini 30-01-2013 09:35
Je veux bien croire en un "destin de site", le problème c'est que parfois il y a des dizaines voire des centaines de destins similaires ;)
Là encore, il faut que Google sache les départager.
 
 
#2 Error 30-01-2013 11:43
J'ai découvert le web à la même période, sauf que j'étais plus âgé (et le suis encore !)

Je pense que la notion de destinée peut être ramenée à l'échelle (in)temporelle du web. Tout dépend de notre attachement au media. Pour une énorme majorité de personnes, un site est un outil, un vecteur de communication, point barre. Lorsqu'il n'est plus d'aucune utilité, on l'abandonne. Et comme beaucoup de projets sont mal pensés au départ, les sites n'ont qu'une vie éphémère.
 
 
#3 Cloud Transcoder 30-01-2013 13:42
Salut Cyril et merci pour ces reflexions :) Honnetement je trouve l'idée du "destin de site" vraiment intéressante et je dirai même pertinente !

On sait que Google aime les NDD agés :) par conséquent le temps qui passe est une donnée importante sans son algo. De meme que le contenu du site et les mots clés qui s'y rattachent ! Il y a une vraie combinaison de plusieurs facteurs qui peuvent constituer étayer cette notion de "destin de site".
 
 
#4 Yoav 30-01-2013 13:46
J'aurais tellement aimé avoir une connexion dès le début du net :) Ah si on avait su toutes les choses que l'on aurait pu faire,...
 
 
#5 Mail6M 30-01-2013 15:00
Bonjour,

plutôt que "destin de site", je pense que tout simplement Google est capable de parfaitement identifier son webmaster et d'en faire un profil. Un type qui fait du backlink comme un cochon aura certainement un profil "biaisé". Il n'a qu'à voir parfois la différence de traitement qui peut exister entre un domaine dont le WHOIS est visible et celui mis en anonyme.
 
 
#6 ArtFloral 30-01-2013 20:39
J'aime beaucoup l'idée d'un domaine par expression visé.

Créer un template commun avec chaque catégorie représenté par un ndd ca me parait intéressant a mettre en place. A tester...
 
 
#7 animation artistique 31-01-2013 00:14
J'étais prem's pour éditer le vol.1 et moi je dis YESS pour le trop intime vol.2 avec quelques ajouts!

Jeudi: "cette année-là, tout était presque vierge", oui logique surtout lorsqu'à la ligne d'avant on fait son outing de matage du premier site X de l'histoire du net.

Vendredi; "les gens au-dessous ne sourient pas, dans la vraie vie", là c'est du Zola de base de pyramide du SEO.

Lundi: "je sors de mon chapeau de magicien la jolie notion de « destin d’un site »", là notre auteur, en oubliant EMD et KEI, a vu Dieu ou bien Matt Cutts dans une taverne ou Platon dans sa caverne...

Mardi: notre auteur retombe dans le monde réel des serial charlatans dans lequel il démontre que la philo peut les rectifier aussi rapidement qu'une décharge de sabarcane.. Trop fort.

Bravo j'attends le volume troaAAAHHHHHHH !!!!!!!
 
 
#8 Cyril 01-02-2013 10:22
Merci pour vos commentaires :)
@animation artistique : j'ai même droit à un commentaire de texte ^^ J'adore !