La métaphore des cinq profs

Google donne une note de qualité à votre site, et le positionne en fonction...Cela ne vous rappelle-t-il pas le bon vieux temps du lycée, quand les profs vous mettaient des notes ? Explorons cette métaphore, qui éclaire, selon moi, bien des choses !

un professeur donne une mauvaise note à un élève Certaines métaphores aident à mieux comprendre une réalité.

Je trouve que celle-ci est particulièrement utile.

La voici...

Quand on présente un site à Google, il faut imaginer que l’on est un élève qui présente une copie à cinq professeurs. Chacun lui donne une note. Ces cinq notes donnent une moyenne générale, la note finale du site. Celle-ci détermine notre rang dans la classe (premier, cinquième, dernier, etc.), autrement dit notre positionnement dans les SERPS.


Quels sont ces professeurs, et à quoi correspondent leurs notes ?


Le premier prof est le professeur de SEO. Il donne au site une note correspondant spécifiquement au cœur de métier du SEO, c’est-à-dire (pour moi) les liens et les meta-balises.

Il analyse la qualité des liens pointant vers un site, leur quantité, etc. Et de même, il regarde si les meta balises sont bien remplies, quels mots-clés sont utilisés, etc.


Le deuxième examinateur est le professeur de français. Il analyse le contenu du site : la longueur des textes, leur pertinence, les mots-clés qu’ils peuvent contenir, etc. Il donne une seconde note.


Quand j’ai débuté dans le métier, je me focalisais sur ces deux seules notes. Je soignais donc mes textes, les liens et les meta balises.

J’ai compris avec le temps qu’il s’agissait là d’une grave erreur, car trois autres profs examinaient ma copie et je devais avoir un zéro pointé dans ces trois autres disciplines !


Il y a tout d’abord le professeur de code. Celui-ci examine la propreté du code du site, dans une multitude d’aspects : la pureté du code en lui-même (utiliser un minimum de lignes de code), mais aussi sa conformité aux impératifs du W3C, des derniers standards HTML 5/CSS3, etc.

Ce n’est pas fini : on doit aussi optimiser la vitesse de chargement des pages (à vérifier avec Page Speed, Yslow ou mieux Gtmetrix).

Comme j’ai un profil littéraire, j’avais complètement négligé cet aspect. Mon site Joomla créé avec Artisteer était pourtant une vraie usine à gaz ! A l’époque, je pensais que les CMS rendaient inutiles l’apprentissage du HTML et du développement. Dans mon inexpérience, je pensais que le codage, c’était de l’histoire ancienne !

J’ai donc compris peu à peu qu’il y avait un troisième prof qui notait ma copie, et que j’avais un zéro pointé dans l’une des disciplines. Ce qui expliquait que mon site n’était pas aussi bien positionné que je l’aurais pensé, vu l’excellente qualité de mes textes et de mon travail d’optimisation SEO ;)

J’ai appris alors les règles de base, et peu à peu, j’ai modifié mon code, accéléré la vitesse de mes sites, validé mes sites auprès du W3C, et amélioré du coup mon positionnement.


Le quatrième professeur, c’est celui de graphisme. Il donne une note au design d’un site. Celui-ci doit avoir un design personnalisé, qu’on ne retrouve sur aucun autre site, sinon c’est le zéro pointé ! Ce qui diminue selon moi, d’un point de vue SEO, l’intérêt des sites qui vendent des templates tout faits. Par contre, cela conforte l’intérêt d’outils comme Artisteer qui permettent d’avoir des templates vraiment personnalisés, bien que la qualité du code soit inférieure.

Une fois que ce professeur s’est assuré que la charte graphique d’un site est bien unique, il lui donne une note selon sa beauté et son ergonomie.Oui, vous avez bien lu, je suis convaincu que Google sait déterminer la beauté d'un site.

On savait déjà qu'il évalue l'ergonomie d'un site (par exemple, en pénalisant les sites qui ont trop de pub au-dessus du pli). Mais je suis persuadé que cela va plus loin, et que Google a intégré dans son algorithme une formule pour déterminer si votre site est beau ou non. Ce serait logique, puisque la beauté est une composante essentielle de la qualité.

N'est-ce pas fascinant, que d'imaginer que Google a probablement essayé de définir la beauté en une formule mathématique ? A quoi pourrait ressembler un algorithme de la beauté ?


Google ne se contente certainement pas d'analyser la beauté générale d'un site, mais la beauté particulière du contenu de chaque page : la qualité des images (se retrouvent-elles ailleurs sur le web ou sont-elles propres au site ?), la mise en forme des articles (y a-t-il du gras, des listes à points, des h2, bref, tout ce qui facilite le confort de la lecture).

Dans cette perspective, certains designs magnifiques mais peu ergonomiques seront moins bien notés qu’un template plus simple et plus adapté à l’utilisateur. De même, un template magnifique mais acheté sur un site qui en vend en quantités industrielles, sera moins bien noté qu’un design original moche.


Enfin la 5ème note est donnée par ce que j’appellerai le « prof de perfectionnisme ».

Il s’agit d’une myriade de facteurs qui concernent un site et qui viennent déterminer sa qualité auprès de Google. Ces critères de qualité sont très divers, et ont chacun une faible importance, mais lorsqu’on les ajoute un à un, et qu’on les satisfait, cela finit par avoir une grande importance auprès de Google.


Donnons-en quelques exemples :

-un nom de domaine déposé pour plusieurs années a un léger bonus en positionnement, parce qu’il envoie un signal de qualité à Google, à la différence des NDD qui ne sont réservés que pour un an.

-un site dont on voit le whois a un léger bonus par rapport à ceux dont le Whois est gardé confidentiel

-un site qui a installé les Webmaster Tools et les Google Analytics a un léger bonus parce que plus d’infos sont donnés à Google sur la qualité de votre site (taux de rebond, etc).

Etc.

Vous trouverez des exemples de ces centaines de facteurs sur cette infographie (en anglais hélas). Attention celle-ci présente aussi des facteurs qui sont du ressort des autres profs (graphisme, développement, etc.) faites abstraction de ceux-ci ! Vous obtiendrez alors la liste des facteurs que j’estime relever du perfectionnisme.


C’est ici qu’un référenceur peut se distinguer d’un autre ! Chacun essaie d’imaginer des mini-facteurs qui doivent intervenir dans le positionnement d’un site, qui auraient échappé aux autres. C’est pour cela qu’aucun référenceur ne ressemble à un autre,

J’appelle ces mini facteurs les critères de perfectionnisme, car on commence à intervenir sur ceux-ci quand on a terminé le travail de base (graphisme, SEO, contenu, code), et qu’on commence à fignoler les détails.

Ils forment par excellence l’objet d’étude du consultant en référencement, qui peut vendre des prestations d’audit pour montrer les mille détails qui ne vont pas sur un site.


Le but de cet article est de témoigner du changement d’état d’esprit que j’ai vécu depuis trois ans.

Quand je me suis lancé en tant que référenceur freelance, je ne travaillais que les textes et l’aspect purement SEO sur mes sites.

J’ai compris qu’il ne s’agissait là que de deux notes sur cinq, et qu’il ne me servait à rien de développer à l’infini ces deux aspects (et m’approcher indéfiniment du 20 sur 20) alors que j’avais un zéro pointé dans les trois autres disciplines !

Puis après avoir compris qu’il existait trois autres professeurs, je me suis trompé (du moins je le pense) dans l’appréciation de l’importance de leurs notes respectives. Je pensais qu’ils n’étaient qu’un « bonus ».

Je croyais à l’équation suivante : SEO + contenu = les trois quarts de la note finale.

Code, graphisme et mini facteurs ne comptant que pour un quart, comme s’il s’agissait, au collège, de la note d’EPS, celle qui n’a que le plus bas coefficient !


Maintenant, après plusieurs expériences, et particulièrement à la suite de Panda et Pingouin, je crois au contraire que chacune de ces notes a une importance égale aux autres : le « prof de code » a autant de pouvoir que le « prof de contenu », etc.

Par exemple, petit retour d’expérience : sur Webmaster Lyon, l'un de mes sites, par paresse et ignorance, j’avais intégré en tant qu’image le texte de la page d’accueil : « Etre visible, affirmer sa présence se démarquer, etc ». Quand je l’ai intégré en tant que texte, j’ai gagné une semaine après cinq positions dans les SERPS sur le mot-clé « création site lyon ». J’ai amélioré ma note de code, ce qui était aussi important qu’un travail purement SEO du type « créer 40 liens ».

Autre retour d’expérience : suite à Pingouin 2, un site s’est positionné dans les premiers résultats sur « référenceur lyon ». Quand j’ai analysé ce site, j’ai pu voir qu’il est assez moyen du point de vue du contenu, des liens, et du graphisme. En revanche, son code était parfait (validation 3C, note A sur Page Speed, etc). Voici encore pour moi une confirmation.


Mon hypothèse est qu'aucune de ces cinq notes n'est plus importante que les autres pour le positionnement d'un site, y compris la note SEO. C'est-à-dire : il n'y a pas de professeur principal.

Une des clés du succès, c’est, à mon avis, au lieu d'être excellent dans l’une ou l’autre des disciplines, d’avoir un assez bon niveau dans chacune d’elle.

Autrement dit : pour bien positionner un site, avoir 13/20 dans chacune des 5 disciplines, plutôt qu’avoir 18/20 dans deux d’entre elles, et une note inférieure à la moyenne dans les autres.


Voilà filée la métaphore des cinq profs, j’espère qu’elle vous aura été utile ^^

A vous de jouer à présent !

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Commentaires

 
#1 adrien 17-06-2013 09:16
Cette métaphore est assez pertinente et je suis bien d'accord avec toi sur le fait qu'il faille désormais se diversifier bien plus et "avoir une bonne note" dans d'autres domaines que ceux "purement SEO".Et on avait la même vision quand on a débuté dans le métier ! ;-)
 
 
#2 Stéphane 18-06-2013 15:40
Métaphore intéressante mais je ne crois pas au jugement de design de la part de Google. D'abord, c'est très subjectif, ensuite, le moteur n'a pas d'yeux pour voir (comme on peut le constater pour référencer des images...)Google ne note pas le design du site mais plutôt sa structure. Il ne juge pas de la beauté mais de la praticité, de son ergonomie, de la facilité de lecture du contenu, de l'expérience utilisateur.
 
 
#3 Monica 18-06-2013 23:44
Trop top! Ce post est un vrai story-board du référenceur révélant les bons et mauvais esprits instillés dans le filigrane de sa page blanche.Une belle histoire romantique de chiffres et de mots entre technique SEO et rédac littéraire croisée avec des coefficients purement maths.On aimerait réellement croire à l'algorithme de la beauté et on applaudit à la trouvaille du prof de perfectionnisme.Bravo: le post SEO le plus allégorique de l'année, pour l'instant :-)
 
 
#4 Kristof SEO Montréal 19-06-2013 04:21
Bonjour CyrilJe m’étonne du peu de commentaires sur cet article de qualité. Le procédé, l'analogie, le rend sympa et original tandis que le discours est on ne plus censé. puissent le web s'inspirer de votre prose.Bonne journée
 
 
#5 Seo.fr 19-06-2013 14:07
Très bon article !Néanmoins, selon moi Google n'a toujours pas recruté de professeur de graphisme. A moins que dans le graphisme tu ne tiennes compte de tout ce qui est de l'ordre de l'accessibilité, la structure ? Là, dans ce cas, je dis oui bien entendu.Mais, après pourquoi pas ? L'idée est recevable après tout ;-) Bonne métaphore en tout cas !
 
 
#6 Cyril 19-06-2013 22:32
Merci pour vos commentaires très sympathiques ! Je vois que cette idée d'algorithme de la beauté est accueillie avec scepticisme, j'essaierai de trouver une preuve définitive :)