Journal intime d’un référenceur (vol. 8)

Au menu ce mois-ci : la complainte du cow boy solitaire, et un problème de mathématique SEO, qui révèle l'intérêt de transformer votre site en petit pois. Si, si...
Voici le 8ème volume de mon journal intime, bonne lecture !

dessin représentant Lucky Luke

Lundi: Poor lonesome cowboy

Je n’ai jamais participé à une conférence SEO, jamais été nommé dans une de ces listes « les 15 blogs SEO incontournables », ni même pris un verre dans un de ces mystérieux apéros SEO qui fleurissent un peu partout. (Entre nous, comment est-il possible de parler de meta balises entre deux pintes ? Moi j’ai envie de parler d’autres choses dans ce contexte ^^ )

Mon maigre réseau se réduit à un millier d’abonnés Linkedin, avec qui je n’ai aucun contact, et deux mille followers sur Twitter, qui me gratifient de deux ou trois retweets par tweet (merci à eux au passage !).

Ma page Facebook est le signe le plus flagrant de mon échec, de ce côté-ci : je n’ai qu’une quinzaine de fidèles, qui me suivent probablement par charité chrétienne.

Bref, disons les choses clairement : je n’ai pas de réseau. Dans le jargon du métier, on dirait que je suis un cow-boy solitaire, un « lonesome cowboy ».


Lamentez-vous sur mon sort, ô vous qui passez par ce blog ! Un référenceur sans réseau, n’est-ce pas comme un chaton abandonné dans la neige, qui miaule à vous fendre le cœur ? A trois pattes et aveugle, le chaton…


En réalité, plutôt que me lamenter ou chercher à améliorer cet état de choses, je préfère assumer, et faire ce test passionnant : est-il possible de positionner mon site sur les mots-clés concurrentiels liés à mon métier sans réseau ? Est-ce là un facteur rédhibitoire pour Google, ou laisse-t-il une chance aux lonesome cowboy ?

Pour mener à bien ce test, je m’appliquerai donc à ne participer à aucune conférence, à n’être cité dans aucune sélection de blogs de référenceurs, et ne lèverai jamais ma pinte de bière en présence d’un consultant SEO. Je continuerai à parcourir le désert, tel Lucky Luke s’éloignant dans le domaine couchant… Nah !





Dans ce test, il y a un site qui présente un intérêt particulier : celui de Miss SEO Girl. Cette consultante douée et sympathique présente un peu le profil contraire au mien, de ce point de vue : elle a un réseau important, participe à de nombreuses conférences, et nous visons le même mot-clé.

Je regarde donc avec intérêt les SERPS pour voir l’évolution du positionnement de nos deux sites. Pour me défendre, une seule arme : ce blog. N’est-ce pas un test intéressant ? Qui Google favorisera-t-il, entre la reine du SEO et le poor lonesome cow boy ?


Mercredi : un problème SEO

Problème : Supprimer 1000 pages de mauvaise qualité va-t-il améliorer le positionnement d’un site, ou au contraire lui nuire ?

Cela ressemble à l’intitulé d’un exercice de mathématique…


Données du problème : je suis intervenu sur un site de 2000 pages dont la moitié était de mauvaise qualité. La faute au CMS utilisé, qui génère automatiquement pour toute page française une version anglaise. Naturellement, le service de traduction du client ne suit pas (il n’a aucun budget pour cela), ce qui fait que l’on trouve des pages vides sur la majeure partie de la version anglaise (ou dupliquées, avec le texte français).

Impossible de ne supprimer que les pages vides et de garder les pages anglaises satisfaisantes. Avec ce CMS (que je ne nommerai pas par pudeur), c’est tout ou rien. Si on veut enlever les pages vides, il faut supprimer la version anglaise dans son ensemble, donc plus de 1000 pages. Et cela d’un seul coup, sans transition en douceur : impossible de s’y prendre sur 6 mois, en enlevant chaque mois une centaine de pages.


Mais supprimer brutalement la moitié d’un site me cause des sueurs froides, car le positionnement dépend aussi de la taille du site. Plus un site a de pages, mieux il se positionne. C’est là un principe général, qui connaît certes des exceptions. J’ai peur que le site s’effondre dans les SERPS, suite à l’effondrement de sa propre taille.

C’est comme si ce qui apparaissait comme un soleil aux yeux de Google allait subitement se réduire à la taille d’une orange… Il y a de quoi s’inquiéter, non ?


Certes Google conseille de supprimer les pages de mauvaise qualité, mais un nombre aussi important... est-ce toujours le cas ? Il y a pour moi confrontation entre deux principes SEO aussi valides l’un que l’autre. Que faire ? Qu’auriez-vous fait, vous ?


Pendant des mois entiers, nous hésitons. Je préviens des risques. Nous multiplions les tables rondes, et faisons intervenir d’autres consultants. Je me réveille parfois la nuit en hurlant, en sueur. Les SERPS dansent devant mes yeux, et ricanent. Dans ces moments de délire, je vois cette fameuse lumière au bout du tunnel dont on parle tant.

Finalement la décision est prise, les redirections 301 sont mises en place, et je vois la moitié du site dont je m’occupe disparaître dans le néant…

Je prends un Lexomil et je vais me coucher. Je reste alité pendant une semaine, les yeux rivés au plafond… un prêtre vient même me donner l’extrême onction.


Que s’est-il passé ? Dans ma grande bonté, je vous donne la solution à ce problème mathématique : Google a a-do-ré ! Le site est passé de la 4ème à la 1ère place sur le principal mot-clé du site, très concurrentiel, dans la thématique des alcools.

Je vous fais donc ce retour d’expérience pour que vous n’hésitiez pas si vous vous retrouvez dans la même situation que moi… N’hésitez pas à transformer votre site en petit pois, si la qualité globale s’en trouve améliorée, Google appréciera !


Vendredi : la philosophie selon Google

Rendez-vous sur la version américaine de Google : https://www.google.com/?gl=us&hl=en&pws=0&gws_rd=cr

Tapez "philosophy" et admirez les trois premiers résultats naturels.

Devant vos yeux éblouis, vous pourrez voir qu'outre l'inévitable Wikipedia, ce sont deux sites de produits de beauté qui se positionnent sur ce mot-clé ultra concurrentiel.

Encore une illustration de la légendaire pertinence de Google !

capture d'écran des SERPS

A moins que... Peut-être que ce que recherchent en majorité les américains lorsqu'ils tapent ce mot-clé, ce sont plutôt les produits de beauté de cette marque ? Auquel cas Google ne fait que s'adapter, reste pertinent, et ne fait que nous révéler un trait civilisationnel plutôt savoureux... ^^


> Si vous avez manqué le début : par ici la visite ! (vol. 1)

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