Etude de cas : Eskimoz

Voici une première étude de cas… Il s'agit de se confronter aux SERPS, et de les analyser afin d'en tirer de précieux enseignements SEO.
Sans plus tarder, place à l'action !

une loupe En SEO, j’aime bien me livrer à des études de cas pratiques. De la même manière qu’un pianiste fait ses gammes, ou un chanteur ses vocalises, un référenceur doit s’entraîner pour s’améliorer.

Pour cela, rien de plus simple : tapez un mot-clé, et demandez-vous ensuite : pourquoi ce site là est en 1ère position, et non tel autre ?

C’est le petit exercice auquel je vais me livrer devant vous aujourd’hui…

Allons-y gaiement et tapons « référencement » ; on voit que le premier site, au-dessus ou au-dessous de l’inévitable Wikipedia, c’est Eskimoz. Cette agence a atteint le Graal, en terme de positionnement, le mot-clé que tout référenceur rêve de conquérir, la pierre philosophale du consultant SEO.

Félicitations à eux, donc ! Maintenant, posons-nous la question : qu’est-ce qui leur a permis d’atteindre une telle position ? Pourquoi eux, et non une autre agence ?

Leur site doit avoir quelque chose d’extraordinaire, que les autres n’ont pas, pour avoir atteint un tel résultat. Mais quoi ?

Facteurs écartés

Examinons donc ce site… La page positionnée est une page profonde : http://www.eskimoz.fr/referencement-naturel/, consacrée au référencement naturel.

On voit un texte de qualité, d’une bonne longueur. Mais rien de transcendant non plus : j’ai vu ce genre de texte sur des tas d’autres sites.

La vitesse du site ? 62 / 85 sur Page Speed, j’ai vu mieux. Ni les scripts ni les css ne sont fusionnées. La qualité du code source ? On a affaire là à un Wordpress assez classique.

Le blog interne ? Si les articles sont en général de bonne qualité, le dernier article en date remonte à juin 2017. Il ne me semble pas se distinguer particulièrement d’autres blogs que l’on peut trouver sur des sites d’agence SEO. On n’a pas affaire à un site de plusieurs milliers de pages comme Abondance ou Webrankinfo, mais seulement de quelques centaines.

Le réseau de liens ? Là, c’est un point qui se discute. Après examen, il me semble qu’on a là un réseau de bonne qualité, mais pas vraiment différent de celui d’autres agences SEO : Viadeo, Pages Jaunes, Secrets2Moteur, etc.

Non moi ce que je cherche, c’est quelque chose d’unique, ou du moins de rare, qui pourrait donner à ce site un tel avantage sur les autres que Google l’a élu parmi des milliers d’autres, pour occuper cette position tant convoitée…

On a là un mystère : pourquoi un site « normal » occupe une position si extraordinaire ?

N’est-ce pas là une question passionnante ? Tenter de deviner de quoi l’algorithme de Google est fait, à partir de sites modèles, voici ce qui devrait constituer le quotidien d’un référenceur.

Facteurs remarquables

Les images

Alors tout d’abord, on trouve quelque chose de rare : les images. Les images sont uniques, personnalisées. Ce petit esquimau a été décliné par le graphiste de l’agence sur toutes les pages. Cela change des banques d’images impersonnelles que l’on peut trouver sur la plupart des sites consacrés au référencement, y compris le mien.

J’en retiens la leçon, et j’essaierai d’appliquer cela, si possible, sur mon propre site.

Youtube

Mais il doit y avoir autre chose… Et là me revient en mémoire ce phénomène curieux : à une certaine époque, je ne pouvais pas regarder une vidéo sur Youtube sans que celle-ci ne soit précédée par une publicité pour Eskimoz. Cette agence a donc fait appel aux services de Youtube Advertising.

Le résultat est spectaculaire : la vidéo en question (https://www.youtube.com/watch?v=ShMjDXbqs8Q&t=1s ) totalise près de 170 000 vues (pour une centaine d’abonnés seulement). Là on trouve quelque chose de rare, d’unique. Vous pourrez vérifier : sur Youtube FR, les vidéos des autres agences SEO ne font en général que quelques centaines de vues, au mieux entre 1000 et 2000 vues. Ce qui m’a dissuadé, entre autres raisons, de me lancer sur ce format.

Ce nombre de vues, il n’était pas possible de le réaliser naturellement : le référencement n’intéresse pas un aussi grand nombre de personnes, en France. Un demi-million de personnes ne peut regarder de sa propre initiative une vidéo sur le SEO. C’est grâce à la publicité qu’un tel résultat a été atteint.

Disons-le tout net : grâce à son recours à la pub sur Youtube, Eskimoz s’est hissée à la première place sur ce média. Ils sont premiers en SEO sur Youtube France.

Ne peut-on alors imaginer que Google Search intègre ce signal très positif dans son algorithme ? Et répercute cela dans les SERPS ? Ce serait logique que les résultats de recherche sur Google reflètent, au moins en une certaine mesure, le classement Youtube.

On peut déduire de cela cette première piste, surprenante : investir dans les Youtube Ads pour améliorer son positionnement naturel sur Google.

Mais on trouve encore quelque chose d’unique : leur présence sur Linkedin.

Linkedin

La plupart des consultants et agences SEO sont sur Linkedin, naturellement. Mais en général, on a quelques centaines d’abonnés seulement, 2000 à 3000 pour ceux qui s’investissent le plus.

Mais le dirigeant d’Eskimoz (https://www.linkedin.com/in/andrea-bensaid/ ) a pour sa part plus de 10 000 abonnés ; et il est très actif. Son dernier post a par exemple recueilli près d’une centaine de « j’aime » et de commentaires.

De même, la page d’agence compte plus de 900 abonnés, et les 31 employés (ou du moins une partie d’entre eux) créent un lien vers le site de l’agence.

Disons le tout net : de la même manière que cette agence a conquis Youtube, elle a conquis ce nouvel écosystème : Linkedin.

Les concurrents en 1ère page sur « référencement » sont loin derrière sur Linkedin, ainsi que vous pourrez le constater.

On assiste donc une nouvelle fois à ce phénomène : Google voit qu’un site est premier dans un écosystème donné (Youtube, Linkedin, etc.), il se nourrit de cette information pour améliorer le positionnement du site dans les SERPS.

Pour moi, le mystère est éclairci : voici comment un site « normal » a pu se hisser en tête des SERPS : grâce à un investissement massif sur deux réseaux sociaux : Youtube et Linkedin. L’agence a alors bénéficié de l’échange de signaux entre écosystèmes dont Google se nourrit.

On pourrait répliquer que c’est là prendre le problème à l’envers : c’est parce que l’agence est première sur ce mot-clé qu’elle bénéficie d’une si grande popularité dans les réseaux sociaux. Il y aurait donc là une corrélation, et non un lien de causalité. Mais ce serait oublier qu’il y a eu recours à une campagne de pub, donc que ce qui a été premier, c’est un investissement.

Conclusion

De cette étude de cas, on tire donc de précieuses leçons. La force des signaux sociaux se fait ici clairement voir… On peut se rendre compte que les écosystèmes se répondent, nouent des liens subtils et invisibles.

Finalement, c’est peut-être cela le métier de référenceur : conquérir un écosystème. C’est du moins la représentation que je m’en fais à présent. De la même manière qu’un stratège observe une ville pour en trouver les points faibles et l’investir, le référenceur doit comprendre les codes des différents écosystèmes (Facebook, Twitter, Instagram, Linkedin…) pour les conquérir. Telle est la voie vers la première position sur Google.

A vous de jouer à présent !

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Commentaires

 
#1 estelle 02-05-2018 15:27
Génial et hautement instructif cet article, merci de partager ces pépites de savoirs avec nous.
 
 
#2 Marc 03-05-2018 12:37
Bonjour Cyril,

Point de vue SEO intéressant sur les critères qui comptent pour être bien positionné, qui plus est sur une top requête très concurrentielle !

Néanmoins, j'ai aussi fait le test de taper "référencement" dans Google. Et si cette agence web arrive bien sous Wikipedia dans la Serp 1, il se trouve que son nom apparaît en 4ème position des annonces.

Je la trouve donc 2 fois dans la page : la 1ère fois en SEA, la seconde en SEO.

Il serait intéressant de reproduire la même expérience lorsque l'agence ne fait pas d'achat de lien via la régie de Google.

Qu'en penses-tu ?
 
 
#3 Cyril 04-05-2018 15:36
Merci Estelle et Marc pour votre message :-)
Effectivement Marc, il y a aussi cet aspect... c'est une autre dimension intéressante.