Si vous avez vu le dernier James Bond, Skyfall, vous en êtes peut-être ressorti comme moi avec de douces pensées pour Bérénice Marlohe, et la ferme intention de devenir agent secret plus tard, quand vous serez grand…
Pourtant, le métier de référenceur n’est pas si éloigné de celui d’agent secret !
L’aspect « espionnage » est en effet une part essentielle de notre métier. C’est grâce à l’espionnage que nous dépassons peu à peu nos concurrents et que nous atteignons la position convoitée.
Je ne parle pas ici de simple veille, qui est en quelque sorte une surveillance officielle de tout ce qui se passe du point de vue SEO chaque jour (d’ailleurs n’hésitez pas pour cela à me suivre).
Je parle des vrais moments où l’on se met à espionner d’autres sites, en découvrant ainsi de précieux renseignements, pour atteindre l’objectif. Et pouvoir murmurer avec un sourire satisfait : mission accomplie !
Par exemple espionner :
- les sites des concurrents sur un mot-clé donné (ouh c’est vilain !).
- les sites en 1ère page sur les concours SEO (c’est encore plus vilain !)
- les sites des autres référenceurs (c’est le comble de l’horreur !)
C’est le comble de l’horreur, pourtant nous l’avons tous fait.
On commence d’abord par prendre pour cible en général les grands du secteur. Ceux-ci savent très bien qu’ils sont espionnés par des centaines de référenceurs et se moquent de nous ! Ainsi on est tous tombés dans le piège de la meta balise keywords d’Abondance
meta name="keywords" content="referencement, abondance, moteur de recherche, recherche d'information, trilili, trililou, la balise meta keywords ne sert plus a rien pour le referencement mais je la laisse pour montrer a quoi elle ressemble lors de mes formations :-)"
...ou celle de Webrankinfo
meta name="keywords" content="Plutôt que de venir lire mes keywords, va bosser sur ton site !"
C’est pas bien de se moquer !
On remarque d’ailleurs qu’Abondance a adopté une tactique de contre-espionnage classique qui consiste à rendre illisible son code-source en supprimant tout espace dans son code HTML. SNIF !
En général, on cherche des meta balises originales, qu’on ne connaîtrait pas, et dont les vieux référenceurs conserveraient jalousement le secret.
Ici encore, Webrankinfo se moque des James bond en herbe en plaçant dans son code source trois meta balises inédites :
Comme si l’on pouvait déterminer quel serait notre Page Rank, ou notre Trust Rank en le fixant dans son code !
Qui n’a pas, en voyant cela, copié-coller cette balise dans Google pour voir si elle existait vraiment ? Celui-là a le cœur pur et ne pourra jamais être référenceur. Tous les autres se reconnaîtront, et ont tous les atouts pour réussir !
L’idée, quand on souhaite devenir espion SEO, c’est d’accéder à ce qu’on pourrait appeler la « dark information », celle qui ne se trouve ni dans les forums, ni dans les sites de veille. Celle qui est gardée jalousement par les détenteurs du précieux secret, et qui ne se transmet que de génération en génération… ou dans les séminaires à 5000 euros la journée !
On peut économiser son argent de poche, en trouvant ces informations par soi-même, et ce avec simplement un peu de jugeotte, sans aucun autre gadget qu’un navigateur ouvert sur la page d’accueil de Google.
L’essentiel est de mettre au point son propre radar… et de l’affiner peu à peu, afin qu’il délivre la meilleure information.
Certes, des radars tout faits existent : ce sont les outils d’audit en ligne de sites tels que Woorank ou Outiref. Vous pouvez les utiliser sur un site concurrent pour avoir des infos sur celui-ci.
Mais il est beaucoup plus amusant (et bien plus efficace) de construire son propre radar. Allez, comme vous avez eu la patience de lire jusqu’ici, je vais vous présenter mon propre radar, et vous montrer un exemple d’amélioration de celui-ci. Aujourd’hui c’est journée portes ouvertes au MI6 !
Voici comment j’ai commencé :
Je tape dans Google un mot-clé qui m’intéresse depuis longtemps : « référenceur freelance ».
Je prends les dix premiers résultats : les sites en première page, et je les examine selon les critères suivants (en notant les résultats dans un tableau) :
- âge du site
- nombre de liens
- Page Rank
- nombre de pages
- qualité des optimisations (H1 ? meta balises bien remplies ? Sur toutes les pages ? Longueur des textes ? etc.)
J’obtiens alors un tableau plein de chiffres, qui analysés, me montrent, de manière rationnelle pourquoi ces sites sont positionnés à la place qu’ils occupent. Le chaos apparent des données est rationalisé : voici l’une des premières tâches d’une agence de renseignement digne de ce nom…
Et puis, je découvre que certains résultats sont irrationnels, et que certains sites sont mieux positionnés que ce que les critères sus-mentionnés auraient laissé entrevoir (ou moins bien)… La conclusion ? Il faut revoir le radar, affiner les critères. J’ai ainsi imaginé, guidé en cela par plusieurs articles, que Google prenait en compte la présence sociale de quelqu’un (le nombre d’abonnés LinkedIn, Viadeo, Google plus, Twitter, Facebook)...
...et en plus la meta balise authorship : le nombre de pages rédigées en tant qu’auteur par ceux qui l’utilisaient, etc.
Je vois, après nouvel audit des sites en question, que les résultats sont plus cohérents : le radar s’est effectivement affiné et permet de détecter plus finement les choses. Je prends du grade, en tant qu’espion !
Grâce à ce travail d'espionnage, je décide d'une stratégie : améliorer ma présence sociale : j'augmente mon nombre de followers, d'abonnés, etc. sur l'ensemble de ces sites. Et les résultats sont là : je gagne plusieurs positions ;)
Voici encore un exemple qui montre à la fois la facilité et l’intérêt d’un travail d’espionnage bien mené. Je me demande : est-il nécessaire de faire passer mon site en HTML5 ? Cela va en effet me prendre du temps, et du temps j’en ai besoin pour beaucoup d’autres tâches.
Pour répondre à cela, je peux certes lire des articles sur des sites spécialisés. Mais il est beaucoup plus amusant d’espionner un peu le web. Je tape « consultant référencement » dans Google, je regarde les 30 1ers sites sur ce mot-clé et je note combien d’entre eux sont en HTML5. Je note qu’il n’y en a que trois dont aucun en 1ère page.
Je peux en déduire plusieurs choses :
- soit que le HTML5 ne doit pas avoir un si grand intérêt pour le référencement puisqu’il reste marginal. Ou que même s’il procurait un réel bonus en référencement, comme très peu de monde utilise ce bonus, je peux m’en passer également.
- soit au contraire que je peux être en pointe et prendre une avance sur les autres en me mettant au HTML5.
On peut donc à partir de ce renseignement, prendre plusieurs décisions. Mais c’est là l’intérêt de l’espionnage : se procurer l’information. La décision d’agir ou non revient à d’autres instances (par exemple le politique). Mais on ne peut faire l’économie du renseignement, si l’on veut vraiment être efficace.
On sait que l’espionnage peut être beaucoup plus efficace et engager beaucoup moins de moyens qu’une guerre ouverte menée en aveugle. Un commando convenablement équipé, pourvu de moyens d’information (jumelles, communication avec le QG, etc.) peut atteindre un objectif défendu par une armée entière mal organisée.
Voilà, ce n’était que quelques exemples. Comme la plupart des référenceurs, je survole silencieusement le code source de vos pages et je prends des notes ;)
Comme eux, j'organise souvent des tests (ou plutôt des missions secrètes !) sur les autres sites, en les observant à partir d'un critère.
L'une des plus belles missions secrètes dont j'ai entendu parler est celle de ce référenceur qui a trouvé et mis en ligne les Quality Guidelines de Google. Je ne peux naturellement le citer sans compromettre son anonymat, secret défense oblige !
On se rend compte avec l'expérience que la « dark information » est en fait facile à trouver. Cela vient du fait qu’il est très difficile de garder des secrets. Essayez par exemple de lire les tweets de certains référenceurs, au lendemain d’une mise à jour Google, et vous obtiendrez des confidences involontaires sur leur réseau de site et les dégâts qui les ont frappés. Des informations intéressantes, souvent données à mots couverts, dont je ne fais rien, mais qui me comblent en tant qu’agent 007 !
Ah oui au fait, je m’appelle Arnaud. - Cyril Arnaud. Snif, ça fait moins d’effet que dans le film…
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