Les cavaliers de l’Apocalypse

Le SEO est-il mort ?C'est une idée qui revient souvent sur les blogs spécialisés. Une sorte de "marronnier" dans le monde du référencement...Qu'en penser ?

un cheval en feu Périodiquement on peut lire des articles qui annoncent la mort du référencement et la fin du SEO.

Cette tendance apocalyptique de certains prophètes du SEO est intéressante d’un point de vue psychanalytique...

Aurions-nous du mal à admettre la réalité de notre propre métier ?


Le problème : les mots clés "non provided"

On a pu voir cela dernièrement, lorsque Google a annoncé que les recherches de ceux qui sont connectés à leur compte google seraient cryptées en ssl. Aussitôt, certains articles sont parus, essayant de démontrer d’une plume angoissée la nécessité d’une reconversion des professionnels du secteur.

Après étude plus approfondie du problème, il apparaît que cela ne va concerner que la précision de certains résultats dans Google Analytics. Rappelons qu’il y a encore quelques années, les référenceurs pouvaient optimiser un site sans disposer de Google Analytics, qui n’existait pas encore, ou d’autres outils Google, comme le générateur de mots-clés Adwords. Seul le « flair », ou le célèbre « tact » du référenceur entrait alors en ligne de compte.

Ici, on ne parle même pas de supprimer Google Analytics, mais de ne pas révéler certaines données Analytics : les mots-clés par lesquels certains internautes (ceux connectés à leur compte Google) ont accédé au site.

Ce processus a déjà été mis en place aux Etats-Unis, et a-t-on vu des dizaines d’agences de référencement mettre la clé sous la porte ? Que nenni… En fait, on a pu montrer que cela n’impactait que 10% des mots-clés dans la rubrique « sources de trafics » de Google Analytics, désignés comme « not provided ».

Quel sera donc l’impact de cette mesure ? En gros, au lieu de voir que 2345 visiteurs ont accédé à votre site de vente d’allumette fantaisie via le mot-clé « allumette fantaisie », on verra dorénavant que seule 2110 visiteurs y ont accédé via ce mot-clé ; on ne saura pas si les visites manquantes se sont faites sur ce mot-clé ou sur un autre.

Faut-il craindre l'apocalypse ?

On voit que de là à la fin du SEO, il reste du chemin à parcourir, et que l’apocalypse n’est pas encore pour demain ! Pourtant, cela a suffi à déclencher des réflexes irrationnels, comme cette pétition adressée à Google par certains spécialistes du référencement naturel (pour l’instant, elle ne semble pas s’imposer puisque seuls 800 personnes dans le monde l’ont signé ces jours-ci).

Le caractère mouvant du web nous oblige sans cesse à innover et à remettre en cause nos acquis. Cette instabilité peut faire peur et faire surgir en nous l’idée qu’un jour tout s’arrêtera et que le référencement deviendra une prestation obsolète, l’équivalent de caramail en terme de serveur de messagerie.

Cette angoisse surgit à chaque innovation de Google. On a pu entendre dans certaines conférences annoncer la mort du référencement classique suite à la prise en compte accrue par Google des réseaux sociaux. La recherche personnalisée semblait venir détruire les classements objectifs de Google, chacun ne voyant plus dans Google que les sites que lui-même ou ses amis avait pu partager sur Facebook, buzzés ou likés. Or en fait, la recherche personnalisée ne vient modifier qu’un certain pourcentage des résultats sur les pages des SERPS Google.

Certains sont des professionnels de la prophétie de malheur. Ces Cassandres des temps modernes avertissent périodiquement. Ils disent par exemple : dans cinq ans, le référencement ne servira plus à rien, parce que :

-tout le monde saura référencer ses sites

-il y aura tellement de référenceurs experts que cette concurrence effrénée viendra ruiner le métier

-etc.

Un léger examen suffit à invalider ces arguments.

Tout le monde sait déjà faire son pain (tout le monde sait qu’il faut un four, de l’eau, de la farine) mais tout le monde va le chercher chez son boulanger. Bizarre non ?

De même, s’il y a de plus en plus de référenceurs, il y a de plus en plus de sites web et de clients, tout cela reste proportionnel. D’autre part la concurrence concerne tous les corps de métier, et n'a jamais ruiné tout un secteur mais profite à ceux qui s’adaptent.


Bref, ne nous laissons pas effrayer par les quatre cavaliers de l’Apocalypse : guerre, maladie, famine et bêtes fauves ne viendront pas s’abattre sur le petit monde du référencement. Tant qu’il y a des sites web, un moteur de recherche, reposant sur un algorithme incluant plusieurs facteurs, alors il y aura un avenir pour le référencement, et il existera une place pour ceux qui viennent jouer avec ces facteurs : les référenceurs !

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